conte du 2 décembre

2 décembre

Virginie

Et voilà, c'était bien fini, le gros camion de déménagement venait de tourner le coin de la rue, suivi par la voiture qui emmenait pour toujours son amie Jeanne. Le cœur gros, Virginie rentre à la maison. Sa maman a beau lui dire : "Tu pourras écrire à ton amie Jeanne, et puis tu auras peut-être une autre amie lorsque les nouveaux voisins seront arrivés." Rien n'y fait.

Les jours passent…Puis les semaines, il n'y a toujours personne dans l'appartement voisin.
Enfin, on apprend que c'est une madame Benoît, qui a loué l'appartement.

Virginie est très déçue ! Madame Benoît n'a pas d'enfant; elle vit toute seule, elle n'a jamais de visite, elle est très âgée.

Un jour, virginie a trouvé le foulard de Madame Benoît dans l'escalier. Elle l'a ramassé et a sonné chez la voisine, pour lui rendre ce qu'elle avait perdu. Madame Benoît était toute émue, parce qu'elle tenait beaucoup à ce foulard. Elle a offert des bonbons à Virginie pour la remercier. Depuis, elles sont devenues amies. Virginie n'a pas connu ses grand-mères et elle rêve quand elle lit un livre où l'on peut voir une grand-mère qui raconte des histoires.

Noël approche.
Dans le plus grand secret, chacun prépare une surprise pour tous les membres de la famille. Virginie décide de réaliser un ange en papier doré pour Madame Benoît; peut-être que personne d'autre ne pensera à elle ce jour-là ? Papa a rapporté un sapin, que maman va décorer. Virginie et son frère mettent en place la crèche.

Enfin, le grand jour arrive.
Maman sort sa belle nappe blanche et ses verres à bordure dorée. Virginie s'étonne : "Il y a un couvert de plus maman ?!"
_"Dans notre famille ma petite fille, c'est la tradition, nous mettons toujours un couvert de plus le jour de Noël; peut-être un passant viendra-t-il se joindre à nous."
_"Et Madame Benoît, tu crois qu'elle aussi met un couvert de plus ?"
_" Je ne sais pas…"

Au moment de passer à table, maman demande à Virginie d'aller lui chercher ses lunettes. "Tiens, pourquoi ?" se dit Virginie "d'habitude elle ne les met que pour regarder la télévision"

Lorsque Virginie revient, les lunettes à la main, elle reste figée sur le pas de la porte, stupéfaite… Quelqu'un est assis à la place vide !!

Avez-vous deviné ?
Madame Benoît ! Oui, c'est bien ma-da-me Benoît qui est là et lui sourit.
Celle que Virginie attendait en secret, celle qu'elle espérait sans y croire, est venue pour la plus grande joie de toute la famille.

À la rentrée, lorsque ses amies demandèrent à Virginie quel avait été son plus beau cadeau de Noël, à l'étonnement de tous, Virginie répond : Moi, pour Noël, j'ai eu une grand-mère !

Comments

[Tilde]

Pour partager ce souvenir d'enfance avec toi, je suis encore émue de relire certains contes.
En particulier celui-ci, qui me rappelle des petites filles qui retrouvaient des grands mères chez les voisines...
Une petite pensée particulière pour madame Roulé de Grenoble.